© Rebecca Fanuele
146 Yeux, 74 Bouches
12 mars - 16 avril 2016
Pour sa quatrième exposition monographique à la galerie Frédéric Lacroix, Thomas Salet continue ses recherches et franchit un cap : celui du plaisir des couleurs vives. Ici, les séries d’empreintes qu’il laisse ne sont ni des répétitions de points, de trous, de fils, mais des gestes de peintures vives. Entre spontanéité et maîtrise (peints sur de petits formats paysage), une série de masques, de visages dé-figurés, re-figurés, nous fait face. Davantage motifs que portraits, la sérialité est contrebalancée ici par la sensualité et l’énergie incarnée de la peinture à l’huile. Ce bain tranche avec la blancheur mate (qu’il a) souvent utilisée pour d’autres séries plus fantomatiques : on pense, par exemple, à ses ensembles de céramiques organiques. Certaines de ces sculptures sont présentes ici, mais en version pink. Le travail a porté sur ces couleurs, proches du fluo, flirtant avec cette gamme chromatique utilisée pour réclamer notre attention sur une chose ou un danger que l’on aurait sinon certainement manqué. A l’instar d’une Pierrette Bloch, il n’a pas envie de figer les choses et préfère laisser le spectateur libre de ses associations.
« 146 Yeux, 74 Bouches » de Thomas Salet crée cet espace d’attention et de questionnement où le sens prêté aux œuvres peut se faire et se défaire. Nous en sommes les libres et nécessaires interprètes.
Valentine Meyer.
Valentine Meyer est membre de l’ AICA et commissaire d’ exposition indépendante. Historienne d’ art, elle a travaillé à Zürich pour le Cabaret Voltaire, Dada Haus (Claude Lévêque, John Giorno, Zevs ...) et pour l’Architektur Forum.
Elle est actuellement commissaire d’exposition invitée pour le Château des Suisses dans le Monde, domaine de Penthes à Genève. (Peter Knapp, Histoire en Briques Légo...), et directrice du programme de résidences d’artistes pour la Dena Foundation for Contemporary Art à Paris.
Huile sur toile 46 x 38 cm. © Jully Jeunet (Cliquez sur les images pour agrandir)